LES GRANDS LACS QUATERNAIRES
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Durant les glaciations et en particulier au cours des phases de recul qui ont suivi les avancées majeures des glaciers, d’immenses lacs sont apparus, dont seuls quelques uns ont subsisté jusqu’à nos jours.

C'est ainsi que, après la fin du Würm, existait, de Sion à Martigny (Valais) un lac dont le fond s'établissait à 550 m en dessous du niveau de la mer.
Le verrou de Saint-Maurice le séparait du Léman.

Le Valais (à gauche) et le val de Bagnes vus du col de la Forclaz.



LES LACS DE GRENOBLE

Dés le début de la décrue glaciaire würmienne, alors que la glace obturait encore, de Saint-Égrève à Échirolles, la vallée de Grenoble, ont existé deux lacs proglaciaires :
- au nord, celui de Moirans, à une altitude voisine de 240 m
- au sud, celui du Croset, qui cotait 400 m.
D'existence éphémère, ce dernier fut comblé par des dépôts deltaïques, sur lesquels a été construite la gare de péage de l'autoroute Grenoble - Sisteron.

Plus tard, après que les glaces aient abandonné le Grésivaudan, un immense lac s'est étendu, à la cote maximum de 190 m, de Moirans jusqu'aux portes d'Albertville ( Savoie ).
Sa durée est estimée à une dizaine de milliers d'années, avant qu'il ne soit remblayé par les apports de l'Isère.

Ce lac fut un moment divisé en deux par les apports d'alluvions amenés par le Bréda, en provenance d'Allevard.
L'érosion postglaciaire a fait disparaître la plus grande partie de ceux-ci, laissant subsister toutefois une colline rive droite de l'Isère, exploitée actuellement comme carrière d'agrégats, intéressants parce que naturellement lavés.

Un sondage récent a permis de connaître la profondeur de ce lac du Grésivaudan : elle etait, à Montbonnot, près de Grenoble, de plus de 300 m en dessous du niveau de la mer, ce qui permet d'estimer la profondeur maximum de l'ombilic grenoblois à plus de 400 m sous ce niveau.
(d'après Gérard NICOUD)

Le lac du Grésivaudan a été remblayé, au nord, par les apports de l'Isère, mais, dans sa partie sud, le Drac a joué aussi son rôle.
Par un grise journée d'hiver, voici l'extrémité sud de l'ombilic grenoblois : la basse vallée du Drac à Varces.
Les alluvions qui ont comblé cette partie du lac dissimulent un gradin de confluence haut de plusieurs centaines de mètres.


Quelle que soit la grandeur des paysages que l'on vient de voir, qu'on nous permette de préférer la beauté d'un site où le remblaiement postwürmien n'a pas encore eu le temps de terminer son oeuvre, le lac de Garde.