D'autres verrous se composent d'une bosse rocheuse située au milieu de la vallée et séparée des flancs de celle-ci par deux encoches, l'une d'entre elles étant occupée par la rivière actuelle. Exemple :Château Queyras ( Hautes-Alpes ).
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Château Queyras, vu de l'aval.
Le Guil coule dans la gorge indiquée par une flèche blanhe, alors que la flêche rouge désigne une encoche nettement moins profonde, où passe la route.
Les verrous de ce type portent souvent des forteresses, comme c'est le cas ici. |
Troisième type de verrous, ceux qui comportent deux bosses et trois encoches, voire même plus.
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Le site de Briançon est effectivement plus compliqué.
Il comporte deux bosses : 2 : Fort du Château, dominant la Vieille Ville
3 : Fort des Trois Têtes
En 1, le fort des Salettes et en 4 ( hors photo ) le fort du Randouillet ne font pas partie d'une manière certaine des bosses du verrou, car ils ne sont pas séparés des flancs de la vallée par des encoches.
Les encoches donnent passage à :
- en 5 : la route de France en Italie par le col du Montgenèvre
- en 6 : la Durançe
Tant au Würm qu'au Riss, les glaciers dépassaient de plusieurs centaines de mètres le sommet des bosses.
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Sion ( Valais ) et Bard ( Italie ) sont aussi des verrous glaciaires.
La palme de la complexité nous parait revenir à Suse ( Italie ).
À quelque type qu’ils appartiennent, les verrous sont souvent formés de
roches moutonnées.
UN RECOUPEMENT ENTRE THEORIE ET OBSERVATIONS
Il est classiquement admis que, dans le cas où il existe plusieurs encoches, chacune d'elle correspond à un interglaciaire, celle occupée par la riviére actuelle étant, évidemment,
postwürmienne.
L'examen des verrous à encoches multiples corrobore le schéma de circulation des eaux à l'intérieur du glacier, telle que nous l'avons déjà défini, en particulier à la page
circulation des eaux glaciaires.
En effet, si les eaux de fonte d'un glacier coulaient au fond du thalweg, le verrou ne pourrait présenter qu'une seule encoche, puisque, tant pendant les glaciations que pendant les interglaciaires, les eaux circuleraient à cet endroit.
Pour que, lors des interglaciaires, les eaux puissent créer d'autres encoches, il faut faire intervenir un phénomène d'
épigénie par
surimposition.
Celui-ci nécessite que, pendant les glaciations, les eaux circulent à un niveau plus élevé que celui du verrou, ce qui est parfaitement compatible avec l'existence d'un
niveau d'écoulement intra-glaciaire situé à une centaine de mêtres sous la surface, donc à plusieurs centaines de mêtres au-dessus du verrou.
Lors du recul des glaciers à la fin d'une glaciation, ce niveau s'abaisse en même temps que celui du glacier, ce qui permet aux eaux de créer une nouvelle encoche, selon le schéma bien connu de la
surimposition.
LES PSEUDO-VERROUS
Mais la glace peut également avoir été gênée dans son écoulement par un
coude brutal de la vallée. Pas de verrou, alors, mais , très souvent, une attaque vigoureuse des versants par la glace et les eaux latérales, se traduisant par des falaises ou des ravinements.
Un ombilic se forme à l'amont du pseudo-verrou.
C'est ainsi que l'ombilic de
Grenoble et celui du
Bourg d'Oisans ( Isère ) sont dus à la présence d'un coude formant
pseudo-verrou.