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Une belle vallée glaciaire, celle du Bout du Monde ( Vallée du Giffre, Sixt-Fer-à-Cheval, Haute-Savoie ), exemple d'auge symétrique..... |
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..... au contraire du Val Ferret Italien (Val d'Aoste), en auge dissymétrique, creusé : - rive gauche (à gauche de la photo) dans des marnes tendres liasiques et crétacées - rive droite dans le granite du Mont-Blanc. Au centre de la photo se devine, vers la gauche, l'entaille de la Doire Baltée vers Courmayeur. |
D'autres exemples de vallées glaciaires
En réalité, ce qui, dans nos montagnes, caractérise le mieux les vallées glaciaires, c’est la présence de rebords d’auges et d’épaulements.
Qu’ils soient verticaux ou inclinés, les flancs d’une vallée glaciaire s’élèvent en effet souvent jusqu’à une rupture de pente, le rebord d’auge, au-dessus de laquelle les pentes s’adoucissent et forment des épaulements.
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Profil caractéristique d'une vallée glaciaire. L'auge peut présenter une section en U ou en V. Il est important de noter que, contrairement à une idée très répandue, la surface du glacier, au maximum des glaciations, ne s’établissait pas au niveau du rebord d'auge, mais qu'elle dépassait quelque peu ( 100 à 150 m ) le sommet des épaulements, ainsi que le montre la présence constante sur ceux-ci de dépôts morainiques, de roches moutonnées, de stries et de sillons marginaux d'épaulement. La glace s'élevait approximativement à une cinquantaine de mètres au dessus du sommet de l'épaulement. Tout se passe comme si le pouvoir érosif du glacier était plus important dans cette tranche supérieure que dans les couches plus profondes. Faut-il y voir l'action des eaux de fonte superficielles, très chargées en éléments abrasifs ? |
Nous pensons que ceci est dû aux appareils affluents occupant les vallons latéraux, dont les glaces plongeaient sous celles du glacier principal. Le glacier de vallée ne pouvait donc exercer son érosion que sur les arêtes séparant ces vallons, sur lesquelles il modelait des épaulements.
Ce fait nous parait attesté par la présence fréquente, au fond de ces vallons, en-dessous du niveau de la surface du glacier de vallée, de stries orientées selon la ligne de plus grande pente ( et non parallèlement au thalweg de la vallée comme cela serait le cas si elles avaient été creusées par l'appareil principal ).
On pourrait objecter que ces stries ont pu être creusées en l'absence de glace dans la vallée, c'est-à-dire soit, en début de glaciation, avant l'arrivée du glacier principal, soit, en fin de glaciation , après son départ. Il est facile de montrer que ce n'est pas le cas :
Les glaciers affluents présentent une inertie moins importante que celle du glacier de vallée. Ils ont donc pu imprimer ces stries avant l'arrivée de celui-ci. Mais dans ce cas, elle auraient été détruites au cours de la suite de la glaciation. Inversement, en fin de glaciation, les glaciers affluents disparaissent avant l'appareil de vallée et les stries ne leur sont donc pas imputables. |